"Let's put a smile on that face !"

Je suis un grand gamin. C'est un fait. J'aime les jeux vidéos, rigoler avec mes amis ou de revoir nos vidéos de jeunes trous du c*l et puis j'aime les films dans lesquels un homme à la gueule charismatique, distributeur de vannes à 2 balles et de gifles claquantes, terrasse tout les méchants d'un plan bien trop compliqué pour ne pas lui avoir été soufflé par le scénario. Ouai ! Comme les super-héros !

Tu sais genre, Spider-man ou Batman !

Spider-man... ça à commencé avec lui ! Honnêtement, je ne l'attendais sévèrement pas ce 1er épisode de ce qui deviendra la trilogie que l'on connais. Et puis finalement lors d'une de ces fameuses soirées "Des potes, un Macdo et un ciné", soirée au combien inestimable aux yeux d'une bonne partie de la jeunesse française, j'me traine dans la salle obscure...

Le choc ! Ce que je pensais être un vulgaire film pour ado boutonneux (comme je l'étais en fait...) ne me prend pas pour un débile ! Mieux, il me donne des sensations, notamment les scènes de voltiges que j'affectionne en bon gamin qui se respecte. Alors la love story commence, version DVD collector, attente sauvage de l'épisode suivant, je lis même quelques comics ! Bien sûr, je regarde les autres films un peu dans la même veine, même si, intérieurement, têtu comme une mule et bien : "Non mais Spider-man c'est le mieux heiiiinn !".

Batman begins ?! OK je tente ! COM-BLÉ ! Un grand film ! Alors que les 2 derniers avaient leur scripts écrits sur un post-it (seulement le recto ! Nom des personnages et fin alternative ultra détaillée incluent... ), je retrouve ici un scénario qui me fait enfin découvrir le Batman sombre imaginé par ses auteurs. Et puis, il y a la fin du film ! De l'anthologie à mes yeux puisque je me souviens (et cela me le fait encore lorsque je le visionne !) avoir eu la "chair de poule"... élément révélateur que je suis "à fond dedans".

(SPOILER sur Batman Begins)
Batman rejoint Jim Gordon sur le toit de l'immeuble de la police. Après une démonstration orale prouvant que Batman viens de déclencher une surenchère dans la monté de la violence dans sa propre ville, l'inspecteur tend une pochette en plastique contenant la "carte de visite" d'un criminel qu'il aimerais profondément voir sous les verrous. Le justicier saisie la carte. Le spectateur se rends compte qu'il s'agit d'une carte de jeux. Certains dans la salle ont déjà compris, j'en fais partie, mais un succulent doute nous contraints tous à regarder l'écran jusqu'à ce que le moindre petit indice supplémentaire puisse confirmer notre folle hypothèse...

...frissons...

...il retourne la carte. Jouissance extrême pour les fans ou les amateurs du film qui se traduit par une bouche bée, des yeux écarquillés et les oreilles aux aguets : la carte retournée est un "Joker"...
(FIN du SPOILER)

Depuis cette séance, je guettais la moindre info au sujet du film. Petit à petit tout se met en place. Notamment l'acteur désigné pour incarner le Clown Psychopathe : Heath Ledger. Je me souviens, lorsque je l'ai appris : "LUI ?! C'est quoi cette farce ?! Mais c'est... un gamin !".

Ouai ben "gamin" tu ferais bien d'en tirer des leçons...

Hier, à 19h10, j'étais dans la salle de cinéma n°2 au Métropolis, à Charleville. Je regardais "The Dark Knight"... et chaque secondes étaient un fabuleux festin sombre, perplexe et incroyable dont se régalais les yeux. Chaque apparition du Joker me laissant sur place, comme une revanche de l'acteur contre ses détracteurs, une ode à son talent. Qualifier ce film de "film de super-héros", c'est inévitablement le réduire à ce qu'il n'est pas. Ce "The Dark Knight" là ressemble bien plus au polar réussis, magnifiquement orchestré de bout en bout. Honnêtement, une œuvre d'une rare profondeur je pense. Les thèmes abordés y sont non seulement nombreux, mais traités avec clarté et intelligence et se paye le luxe de ne même pas faire ralentir le film ou son intrigue.

Alors, je ne vais pas passer des heures et des paragraphes à vous faire les louanges d'un ange noir, mais seulement vous inviter à vous faire votre propre opinion, en V.O. si possible, sur ces 2h30 dont je n'ai pas eu conscience et dont j'aurais volontiers consommé encore quelques minutes.

Mes sincères félicitations au réalisateur, Christopher Nolan, en pleine possession de ses moyens, a l'inégalable Sir Michael Caine, au sombre Christian Bale, à l'irrésistible bouille de Morgan Freeman, au prometteur Aaron Eckhart ("Thank you for smoking" à voir d'urgence !), a l'incroyable Gary Oldman, à la jeune Maggie Gyllenhaal et enfin...

...à celui que l'on va terriblement regretter, un acteur comme les vagues de générations ne vous en donnent que peu et dont je clame haut et fort qu'il réclame une récompense à titre posthume : Mr Heath Ledger.

Merci "Gamin", d'avoir essuyé les critiques qui t'étaient destinées et d'avoir apporté, à ce monde pourtant si complet et élitiste qu'est le milieu du cinéma, ton inénarrable talent et ta prestance, cadeau de la vie, dont tu nous prives bien trop vite.

Fou donc un sourire malsain, de ma part, aux faces des teigneux de la place où te te trouve ;)